L’évolution du transport durable chez BEELIV : Les défis de l’électrification des véhicules 

Depuis 2014, BEELIV poursuit activement son engagement en faveur de la transition énergétique, en se dotant de véhicules toujours moins polluants. Dans cette quête, BEELIV a rencontré à plusieurs reprises les principaux acteurs du secteur pour explorer les innovations en matière de transport durable. Lors de l’assemblée générale qui a eu lieu en 2022, Renault Trucks a notamment présenté les dernières avancées en matière de véhicules électriques. Un an après, BEELIV a souhaité renouer avec le constructeur afin d’évaluer les progrès technologiques et rester à la pointe des évolutions dans ce domaine clé. 

Quelles sont les alternatives énergétiques dans le transport de meubles ?

Le secteur du transport de meubles, notamment la livraison à domicile, est confronté à une multitude de défis en matière de transition énergétique. Parmi les alternatives les plus prometteuses, on retrouve le biogaz, l’hydrogène et l’électrique. Cependant, chaque solution présente des défis uniques. 

Le biogaz, bien qu’une option intéressante, n’est actuellement pas produit en quantité suffisante pour une utilisation industrielle à grande échelle. De même, l’hydrogène, qui permet de produire de l’électricité à partir de la molécule d’eau, rencontre des obstacles importants. La production, le stockage (pressurisation) et le prix élevé (environ 12€ le kg) freinent son adoption, bien que certains experts estiment que la rentabilité optimale pour une entreprise se situe autour de 4€ le kg. En revanche, l’électrique est aujourd’hui la solution la plus couramment adoptée dans le secteur de la livraison à domicile. 

Les véhicules électriques : la solution la plus viable à long terme ? 

La tendance vers l’électrification des véhicules se renforce avec l’intensification des restrictions dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE). De plus en plus de villes, notamment celles de plus de 150 000 habitants, installent des bornes de recharge pour faciliter l’utilisation de véhicules électriques par les particuliers et les professionnels. 

En réponse à ces enjeux environnementaux, l’État impose aux constructeurs une réduction de 15% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2025 et de 30% d’ici 2030. Cette initiative vise à pousser le secteur vers une transformation plus rapide, bien que certains fabricants peinent à atteindre ces objectifs en raison de la lente adoption de technologies plus écologiques. Actuellement, la réduction des GES est d’environ 10% par an, mais la révolution technologique demeure complexe, notamment en raison de l’inflation de 2023. Selon Christophe Brunatti, Directeur commercial de Renault Trucks, on parle davantage d’une « évolution des modes de transport professionnels et particuliers » plutôt que d’une révolution soudaine. 

L’impact des coûts énergétiques : une comparaison entre Diesel et Électrique 

Face à une augmentation significative du coût du Diesel, qui a grimpé de plus de 3€ par litre, le secteur du transport se tourne progressivement vers des solutions plus durables, comme les véhicules électriques. Ces derniers, bien qu’ayant connu une augmentation de la demande, ne subissent une hausse des prix que de 1%, principalement en raison de la hausse de la demande. Cette différence de coûts, combinée à des mesures d’optimisation telles que le bridage des véhicules ou l’organisation de tournées dans des zones équipées de bornes de recharge, permet aux entreprises de réduire leur impact économique. 

Le TCO (Total Cost of Ownership), ou coût total de possession d’un véhicule, prend désormais en compte l’achat, la maintenance et le cycle de vie des véhicules. Grâce aux aides de l’État et aux évolutions technologiques, il est estimé qu’en 7 à 8 ans, le coût d’un véhicule électrique pourrait être inférieur de 15 à 20% par rapport à un véhicule diesel de caractéristiques similaires. 

Les évolutions technologiques : vers une meilleure gestion des véhicules électriques 

L’adoption des véhicules électriques par les entreprises de transport s’accompagne d’une prise en compte des enjeux spécifiques à ces nouveaux moyens de transport. Par exemple, le recyclage des batteries devient un enjeu majeur. Aujourd’hui, de véritables centres se sont spécialisés dans le recyclage des batteries électriques, en réinjectant les matières rares extraites pour de nouveaux cycles. 

De plus, l’autonomie des batteries, longtemps perçue comme un frein, est désormais optimisée. Grâce aux progrès des technologies, les entreprises peuvent mieux planifier leurs tournées et réduire les risques liés à une autonomie insuffisante. Bien que certaines entreprises hésitent encore en raison de ces problématiques, les incitations fiscales et les mesures de l’État, notamment la taxation sur les émissions de carbone, rendent progressivement les véhicules électriques incontournables. 

Le rôle de la RSE dans la transition énergétique 

Les entreprises sont de plus en plus engagées dans des démarches RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) pour intégrer des pratiques durables dans leur fonctionnement. Ce qui était autrefois considéré comme un investissement devient aujourd’hui une nécessité. Les transports étant responsables d’une grande partie des émissions de CO2, les entreprises du secteur s’efforcent de réduire leur empreinte carbone pour répondre aux exigences sociétales, tout en répondant aux besoins de leurs salariés et de leurs clients. 

Vers une ville plus verte : les projets pilotes et les bornes de recharge

Des projets pilotes, comme celui de la ville de Chartres, sont déjà en cours pour encourager l’électrification des transports. À partir de 2025, l’hypercentre de la ville sera interdit aux véhicules non électriques, incitant ainsi les habitants à utiliser des véhicules moins polluants. Un hub périphérique permettra de rejoindre le centre-ville via des transports en commun non polluants, et des bornes de recharge seront mises à disposition pour faciliter cette transition. 

L’électrique, une solution viable mais complexe 

Malgré les offres de location longue durée (LLD) et l’accompagnement dans l’obtention d’aides de l’État, le cadre réglementaire autour du transport durable continue d’évoluer, rendant la planification difficile pour les entreprises. Les décisions nationales et européennes influencent le marché, mais la rentabilité reste un facteur clé pour les professionnels du secteur. 

L’électrique apparaît aujourd’hui comme la solution la plus performante pour les livraisons à domicile, surtout pour des trajets inférieurs à 180 km. Cependant, le coût de production et le manque de recul des constructeurs ralentissent le déploiement de flottes de véhicules électriques à grande échelle. 

En résumé, même si l’électrique n’offre pas tous les avantages du Diesel dans les 10 prochaines années, la priorité reste la réduction de l’empreinte carbone, un objectif fondamental pour un avenir plus durable.